Les danses contemporaines de Belgique

date limite: 
dates:  -
lieu:  Université d'Artois

 

Appel à participation dans le cadre du colloque international intitulé "Les danses contemporaines de Belgique", organisé les 23 et 24 novembre 2017 par l'équipe de recherche Praxis et esthétique des arts du laboratoire Textes et Cultures EA 4028 de l’Université d’Artois.

L’objet de ce colloque sera d’examiner les expériences et les démarches chorégraphiques en Belgique. Nous nous intéresserons à l’explosion de la danse contemporaine survenue dans les années 1980 sur l’ensemble du territoire belge.

Comment l’inexistence d’un patrimoine chorégraphique auquel se référer, non loin de représenter une entrave à la création, fut-elle perçue par la jeune génération émergente comme une chance ? Tout en appréhendant la danse de manière décomplexée, les chorégraphes explorent, en s’emparant de ce territoire de jeu laissé en friche, des nouvelles modalités d'écriture du corps et une reconsidération du texte. Leur entrée dans la danse, quelque peu par effraction, utilisant par exemple « le chausson à pointe comme pied de biche », met à mal la discipline.

Les créations instaurées en Flandre et en Wallonie se distinguent par une fabuleuse richesse et une pluralité des formes. Pour ces artistes, une attention particulière aux corps, aux corporéités incarnées sera privilégiée. Le corps devient centre névralgique, les créations se démarquent par leur diversité. Ainsi, les artistes flamands Jan Fabre et Wim Vandekeybus montreront une prédilection pour un corps éreinté, parfois violenté, poussé jusque dans ses retranchements. Quant aux chorégraphes des Ballets C. de la B, Alain Platel ou Koen Augustijnen, ils dévoilent des corps vulnérables, traversés par les passions humaines. Chez Anne Teresa de Keersmaeker, Michèle Noiret ou encore Frédéric Flamand, le corps semble guidé par une écriture chorégraphique ciselée. Des écritures et partitions chorégraphiques singulières s’imposent, si on pense par exemple à Sidi Larbi Cherkaoui, à la nano danse de Kiss and cry proposée en 2012 par Michèle Anne de Mey et Jaco van Dormael.

Ces écritures ouvrent la voie à l'effacement des frontières entre les différentes disciplines envisagées souvent comme étanches. Ainsi, les chorégraphes Michèle Noiret et Wim Vandekeybus explorent les potentialités de l’intrusion du médium cinématographique au plateau. Les liens entre la musique et le corps en mouvement sont repensés notamment chez Anne Teresa de Keersmaeker ou Alain Platel, certes, dans une veine radicalement différente. On notera les commandes récurrentes faites à des compositeurs et la présence de musiciens en scène. Le dialogue avec les pratiques circassiennes caractérisent l’univers du collectif Peeping Tom. D’autres créateurs seront attentifs à la visualité de la danse proposant des dispositifs convoquant la sphère performative ou le champ des arts plastiques comme Jan Fabre ou Kris Verdonck.

Se dessinent, par ailleurs, à travers les créations, une sensibilité au monde, une parole politique attentive aux enjeux contemporains, une reconsidération de l'être humain véhiculé par le corps de l'interprète. On note ainsi un intérêt pour des corps fragiles, des exclus et les studios sont parfois des terres d'accueil.

Les contributions au colloque permettront d’examiner les expériences fécondées sur l’ensemble du territoire, les formes dramaturgiques et les démarches des chorégraphes, ayant émergé dans les années 1980. Quelles sont les révolutions fondamentales opérées par ces "jeunes" artistes ? Proposent-ils au-delà de leur approche irrévérencieuse de la danse, une réflexion d’ordre ontologique de la discipline ?

Les propositions de communication (3000 caractères maximum, espaces compris) ainsi qu’une notice bio-bibliographique sont à envoyer avant le 30 juin 2017 à : praxisartois@gmail.com