Atelier "Genre, historiographies et histoires des arts : le matrimoine en questions"

dates: 
lieu:  Université de Nanterre, Maison de la Recherche, bâtiment Max Weber, salle 2

Dans le cadre de l’atelier « Genre, historiographies et histoires des arts : le matrimoine en questions », le Laboratoire d'études de genre et de séxualité LEGS recevra mardi 14 mai Marina Nordera, professeure à l’Université Côte d’Azur.

L’atelier a pour objectif de présenter et discuter des recherches en cours. En questionnant la présence d'artistes femmes et le genre, les histoires des différents arts peuvent être appréhendées de façons renouvelées, à la fois en termes de contenus et de méthodes, jusqu'à poser la question des présupposés de l'historiographie.

Chaque journée se déroule autour de 2 présentations. 

Le matin, de 10h à 12h 30, Christelle Ringuet présentera : « Les auteures noires-américaines du cinéma états-unien de la fin des années ».

L’après-midi, de 14h à 16h 30, Marina Nordera présentera : « Danseuse au XVIIIe siècle en Europe, une voie d’émancipation artistique ? ».

Je propose de partager quelques questions méthodologiques par rapport à mon projet de recherche en cours, qui vise à restituer et éclairer les modalités de construction du métier, les conditions de travail, les représentations culturelles des femmes qui ont entrepris la carrière de danseuse en circulant dans des contextes différents au cours du long XVIIIe siècle en Europe. Par une enquête d’archives en cours dans plusieurs villes européennes et par l’analyse de sources textuelles et iconographiques, ces aspects seront étudiés en relation aux techniques corporelles et chorégraphiques de la danse théâtrale, à l’élaboration de théories esthétiques, aux innovations scéniques, aux transformations du goût et des publics, ainsi qu’à la lumière des discours qui en rendent compte. À partir d’une perspective historiographique qui croise les études en danse et les études de genre, le projet vise à dessiner une cartographie européenne des circulations et des carrières des danseuses professionnelles. L’élucidation de ces aspects, à travers des études de cas spécifiques, permet en particulier d’explorer une hypothèse, qui est celle de la mobilité de carrière – géographique, sociale, artistique - comme opportunité d’émancipation et comme instrument d’autonomie dans le développent de la polyvalence des qualités d’interprètes et dans la création féminine, si rarement reconnue en tant que telle à cette époque (et souvent encore aujourd’hui).