Conférence de Carrie Noland : "Le fait, la forme et le sens en danse : Winterbranch de Mercce Cunningham"

dates: 
lieu:  Performance Lab - Université Grenoble Alpes

Le Performance Lab a le plaisir de vous annoncer sa cinquième conférence du cycle de conférences sur le thème des "géo-gestes".

 

Jeudi 28 octobre 2021 de 18h à 20h, à la MACI en salle Live Arts lab (C5),

avec Carrie Noland, professeure de littérature française et comparée à l'Université de Californie, Irvine (UCI).

 

 

Son intervention s’intitule "Le fait, la forme et le sens en danse : Winterbranch de Mercce Cunningham"

 

Les recherches de Carrie Noland portent sur la poésie et la poétique modernistes, la phénoménologie, la danse, les études sur la performance et la théorie postcoloniale.  Elle a notamment publié : Migrations of Gesture (Minnesota, 2007), en coédition avec l'anthropologue Sally Ann Ness, Agency and Embodiment (Harvard UP, 2009), qui étend son travail sur la poétique textuelle au domaine de la poétique corporelle, ou l'acte de faire du sens avec le corps, et plus récemment After the Arbitrary : Merce Cunningham, Chance Operations, and The Human Situation on Stage. À l'occasion de cette conférence, Carrie Noland explorera ce que Cunningham voulait dire par "les faits en danse" [the facts in dancing].  Elle s'est posé la question après avoir accompagné la récréation de Winterbranch (1964) en 2016 par l'Opéra de Lyon. Sa communication porte non seulement sur une étude approfondie des "Notes chorégraphiques" de Cunningham, mais aussi d'interviews avec les danseurs de 2016 et avec la cinéaste, Alla Kovgan, qui a ré-interpreté la danse pour son film Cunningham (2019).

 

À consulter, dans la revue Recherches en danse de l’association des Chercheurs en Danse, la traduction en français par Laura Fanouillet de l'introduction de son ouvrage Agentivité et incarnation : l’acte de faire, du geste à la culture [Agency & Embodiment: Performing Gestures/Producing Culture (Harvard University Press, 2009)] : https://journals.openedition.org/danse/3880 (mis en ligne le 21 octobre 2021).
 

 

Sur inscription à l'adresse suivante : virginie.meunier@univ-grenoble-alpes.fr

 

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Cycle de conférences 2021 "Géo-gestes"

 

La manière dont nous menons nos recherches et dont nous récoltons les données concernant l’acte performatif fait émerger, chez les chercheurs en arts et en sciences sociales, des questions d’agentivité et de matérialité. Dans le cadre d’une performance in situ et d’une recherche de terrain, lorsque nous observons le lieu, non seulement en tant qu’endroit, mais aussi en tant qu’action, nous portons notre attention sur les variables relationnelles de l’échelle spatio-temporelle, de l’agentivité et de la politique. Dans le cadre du Performance Lab, nous nous intéressons à la façon dont la géographie et la danse in situ, font naître des questions de positionnalité incarnée et permettent d'appréhender le travail corporel ainsi que leurs qualités spatio-temporelles multi-sites. 

 

Le cycle de conférences proposé par le Performance Lab explore la manière dont ces disciplines mettent en question le performatif, en plaçant et déplaçant de nouveaux contenus et cadres conceptuels de référence, dans les champs de la géographie, de la performance et de la chorégraphie. Les chorégraphes de même que les géographes s’intéressent aux façons dont les humains interagissent avec l’espace et le lieu, pourtant l’échelle spatio-temporelle est étrangère aux chorégraphes et le géographe ignore souvent la granularité de la kinesthésie. 

 

Depuis les années 1990, les géographes identifient les interactions mondiales et locales comme des échelles spatio-temporelles relationnelles. Cette idée se fonde sur le profond changement dans la perception de la distance et de la proximité. De ce fait, la manière dont le lieu et le rôle du corps sont appréhendés et étudiés a profondément changé. D’une part, les relations incarnées sont désormais objet de recherche et d’autre part, l’agentivité corporelle du géographe doit être prise en compte. 

 

Depuis le milieu des années 1990, les sciences de la danse se sont intéressées à la manière dont l’agentivité incarnée est éclairée par les connaissances kinesthésiques des chercheurs et ses conditions géographiques. Aujourd’hui, nous nous demandons : si nos corps portent et réinventent à la fois, les expériences kinesthésiques, alors en quoi la recherche en création apporte-t-elle un nouvel éclairage sur notre compréhension du corps multi-site ? Comment mener une réflexion quant à la façon dont les gestes corporels traversent les frontières physiques, temporelles et spatiales ? En quoi la relation performative avec le lieu met en question la façon dont le mouvement du corps est cartographié, matérialisé et, plus tard, décrit ? 

 

Afin de répondre à ces questions, des spécialistes en danse, géographie et performance sont invités, au cours du cycle de conférences, à s’exprimer sur la manière dont leurs projets de recherche entremêlent la matérialité et la performativité dans leur apport théorique, méthodologique, dans leurs recherches de terrain ainsi que dans leur production scientifique universitaire.